Ce travail a pour but de resituer les fêtes celtiques par rapport à l’histoire et à l’archéologie.
On trouve si souvent des spéculations historiques sur le calendrier celtique découpant l’année qu’il devient difficile de s’y retrouver.
Ceci non pour considérer que l’on a tort de fêter les équinoxes ou les solstices, par exemple, mais pour noter que la véracité de nos connaissances actuelles nous obligent à dire que nous ne pouvons être certains qu’ils ait été fêtés sur notre sol Gaulois.
Le nom des fêtes est Irlandais (sauf pour Samonios qui récupère le nom du mois de novembre) et inconnu de nos ancêtres Gaulois qui ne nous ont pas laissé le nom de leurs fêtes.
Chacun peut cependant fêter la venue du Printemps comme il le souhaite.
Définition de la fête
« Concentration du sacré en un temps et en un lieu donnés – détail rarement mentionné -, avec les cérémonies qui le célèbrent et les mythes qui le commentent et l’expliquent, le tout était délimité dans
le temps et dans l’espace par les frontières du mon celtique. »
Les fêtes celtiques Irlandaises dont nous avons le plus de documents attestés (spéculations mis à part) sont Samain, Belteine et Lugnasad.
Imbolc laisse peu de textes en dépit de son existence.
Ces fêtes consistent en général :
« - en une réunion en un lieu donné, au centre du Pays ou de la Province, à une certaine date calendaire, toujours la même - en un ou plusieurs banquets, présidés par un roi, tenus successivement ou simultanément - en une ou plusieurs cérémonies religieuses se déroulant toutes dans des lieux bien déterminés - en des assemblés administratives et politiques - en des jeux et concours divers, voir des transactions commerciales. »
Selon les auteurs la période de quarante jours entre les équinoxes et solstices et les dates des fêtes celtiques ne trouvent pas d’explications. Pour moi, on peut trouver cette explication dans la tradition ésotérique, et de ce fait, ne pas considérer de période de 45 jours. La tradition celtique étant orale et ce chiffre 40 éminemment
symbolique, on peut supposer que personne n’a laissé de trace de cette tradition. Il fait référence à la transformation, la mutation, et au passage. Ce qui peut correspondre à cette citation des auteurs :
«C’est aussi un moment de passage et de transformation, d’un temps à un autre ou d’un état à un autre, le terme, ou le commencement d’un cycle, saisonnier ou annuel, à la fois la mort et la régénération du temps, le cycle étant, suivant l’expression de Mircéa Eliade, un éternel retour. »
«La fête est globalement un repère et un point fixe dans le temps et l’espace. Au contraire des choses humaines, par sa fixité et son immobilité, elle se rattache à l’éternité. »
Ce point fixe peut ne pas être fixe dans la date mais l’être dans le temps, dépendant des solstices et des équinoxes pouvant varier d’un jour.
Il est important aussi de préciser que les fêtes ne sont pas des jours opposés au temps ordinaire, le sacré est présent à toute heure. De ce fait je vais éviter de donner des dates précises pour chaque fête.
« Une telle opposition n’existe pas en ce sens que les périodes calendaires que l’irlandais nomme Samain, Imbolc, Belteine ou Lugnasad, sont des moments forts (mais très inégaux entre eux) – de la même façon qu’il
existe des lieux où le sacré est plus concentré – beaucoup plus que des durées définies par de strictes mesures temporelles. Le sacré par définition, échappe à toute évaluation dans le temps et dans l’espace parce qu’il contient également l’infiniment petit du microcosme et
l’infiniment grand du macrocosme., et aussi parce que le temps se dissout finalement dans l’éternité. »
Ces fêtes méritent peut-être plus le nom de Temps fort de la roue de l’année celtique.
« Ne subsistent dans notre information relative à la Gaule que les éléments suivants :
le nom de Samonios dans le Calendrier de Coligny et la brève mention des trois nuit de Samonios les indications relativement abondantes, des textes latins relatives au Concilium Galliarum à Lyon l’énorme quantité des faits de folklore de mai et de novembre, laquelle n’est ni fortuite ni gratuite. »
Imbolc et Lughnasad ont peut-être été fêtées mais on n’a pas trouvé de documents l’attestant. Ceci dit cela resterait logique et n’empêche pas la pertinence des ces fêtes sur notre sol, selon moi.
« Ces quatre fêtes se répartissent ainsi quant à leur nature et à leur signification première.
Deux fêtes d’ouvertures et de fermeture de saison :
Samain (hiver, saison sombre)
Belteine (été, saison claire), une fête central, d’équilibre, en l’honneur du roi Lugnasad (moisson, récolte des fruits à la fin de l’été) : une fête archaïque réduite très probablement à l’accomplissement rituel d’une brève
cérémonie obligatoire Imbolc (fête de lustration, christianisée au profit de sainte Brigitte).
«Un axe vertical « solticial » Belteine-Samain s’oppose alors à un axe horizontal « équinoxial » Imbolc-Lugnasad. Le cycle du temps est dextrogyre, polaire et solaire. »
Les dates attribuées actuellement aux fêtes celtiques sont relativement fausses parce que statiques, elles sont calculées normalement en fonction de l'équinoxe ou du
solstice qui les précèdent. Et se produisent exactement 40 jours après ceux-ci.